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La deuxième guerre mondiale

Présentation

Cet article ne traite pour l’instant que de la résistance et des interdictions imposées aux juifs dans le département. Bien sûr cela ne concernait pas la majorité des gens et j’espère pouvoir compléter l’article dès que j’aurai d’autres renseignements.

La résistance

Présentation

La résistance à Ernée commence relativement tardivement (1944). Il s’agit en fait de quelques Ernéens qui se joignent à l’équipe de Fougères. Malheureusement, aucune de ces deux équipes n’aura de succès, et chacune verra dans sa première réelle opération une terrible défaite, probablement dûe à leur manque d’expérience, tant au niveau des hommes que de l’encadrement. La plupart de ces jeunes gens seront fusillés.

Une mise en place difficile

En 1944, quelques jeunes d’Ernée réussissent après quelques tentatives à se joindre à l’équipe de Fougères. Ainsi en mai 1944, Bellis forme deux sections, une section dont il prend la tête et une dirigée par Boursier.

L'équipe Bellis surprise au millieu d'un vol

Trois Ernéens (Marcel Boulanger, Roger Launay, André Lambert) se joignent à un groupe fougerais, dirigé par Bellis de Fougères et Michel Hugnet de Meslay.

Le 4 juin 1944 vers 23:00, l’équipe Bellis, qui doit s’emparer d’une voiture de la Kommandur dans un garage de Fougères, est surprise par une patrouille allemande. Bellis tente de protéger la retraite mais est atteint d’une balle. Ces camarades Delhomme, Busson et Tartarin, le relève, le bascule par-dessus un mur, et se font cerner au pied de la clôture. Ils sont alors tous trois arrêtés. Bellis se réfugie à un café où voisin, à la recherche d’un médecin. Il est arrêté quelques heures après ses compagnons par les Allemands, puis emprisonné à Rennes. Tous seront torturés 18 jours à la prison Jacques Cartier de Rennes. Ils ne diront rien. Ils seront fusillés le 23 juin à 3 heures du matin au polygone de Rennes en chantant La Marseillaise.

Le siège du camp établi par l'équipe Bousier

L’‘équipe Bousie était composée de quelques Ernéens (René Boursier, G. Delhommel, Paul Busson, René Tartarin) et deux jeunes Fougerais.

Le groupe occupe le petit bois “de la forêt noire” (entre Larchamp et La Chapelle Janson) le 3 juin 1944 pour recevoir un parachutage d’armes. Ils sont installés dans une clairière de ce taillis.

Une camionnette qui amenait des cartouches et des explosifs est remarquée des fermes alentours. Un des fermiers, qui s’en va en visite à Luitré chez un photographe, parle de l’incident de la veille. Le fils du photographe, rapporte ce qu’il a entendu à son cousin, milicien acharné.

René Tartarin et “Le Marocain”, alors qu’ils tentent de quitter le camp et de se rendre à Larchamp à bicyclette, sont surpris par une sommation de la milice (les gendarmes d’Ernée, qui étaient présents, restaient prudemment dans une ferme proche). Les miliciens ont ouvert le feu, mais le groupe de résistant n’a qu’une mitraillette et un revolver.

De leur coté René Tartarin et “le Marocain” partent vers l’est à travers le bois.

Alors que Paul Busson est à terre, un tibia cassé, la fusillade continue, pendant plus de 15 minutes. René Bourcier est fortement blessé et G. Delhommel n’a plus de balles. Les miliciens s’emparent donc des prisonniers. Ils les ruent de coups et achèvent René Bourcier. Le lendemain, le docteur Chevallier ne pourra pas le reconnaître, tellement son visage est défiguré.

Les 4 prisonniers ( G. Delhommel, Paul Busson et les deux fougerais) sont conduits à Rennes. Ils sont interrogés pendant 3 jours, à coups de nerf de boeuf. G. Delhommel en recevra environ 170.

Début juillet ils sont transférés à Saint-Meen, dans une annexe de l’hôpital des aliénés. Ils sont ensuite ramenés vers la banlieue de Rennes.

Le 6 juin, G. Delhommel est amené à la prison Jacques Cartier pour passer devant la cour martiale. Heureusement pour lui, le 3 août, le canon gronde, une bagarre éclate aux portes de la prison, les portes s’ouvrent.

La condition des Juifs dans le département

Voici les ordonnances émanant du commandant en chef allemand en France, conçernant la zone occupée :

27 septembre 1940 : Définition du terme juif

Sont reconnus comme juifs ceux qui appartiennent ou appartenaient à la religion juive, ou qui ont plus plus de deux grands-parents (grands-péres ou grands-méres) juifs. (...) Il est interdit aux juifs qui ont fui la zone occupée d’y retourner.

5 mai 1941 : liste des métiers interdits aux juifs

Sources


“Au Pays d’Ernée” ( www.renoulin.fr/aupaysdernee ) par Christian Renoulin.